Le Nicaragua est le dernier pays de l’alliance du CA-4 (Nicaragua/El Salvador/Honduras/Guatemala). Or, on apprendra à nos dépends que le Monsieur qui nous avait bien laissé passé au Guatemala, continue à se foutre de nous. Dans notre passeport, le nombre inscrit à coté du tampon du Guatemala indique le nombre de jours autorisés au sein de l’alliance… 15 jours ???!!! 15 jours ??? Quinze jours pour descendre l’Amérique Centrale, ouais normal quoi !! Trop gentil le mec ! Heureusement qu’en Amérique Centrale tout se règle en payant, car en Russie on aurait eu plus d’ennuis. Cependant, on a quand même dû payer 1 USD par jour dépassé, soit presque 20 USD chacun !! Ca y est, on a notre tampon de sortie du Nicaragua… reste plus que celui du Costa Rica. Là, nous rencontrons Manuel, un Suisse dont on avait fait connaissance sur l’île d’Ometepe, qui décide d’occuper la 4ème place à bord d’El Diablo. Nous lui expliquons qu’il est libre de prendre le bus étant donné que passer une frontière en voiture est souvent bien plus long. Mais Manuel décide tout de même de se lier à nous. (On t’aura averti, faudra pas te plaindre). Alors que nous nous dirigeons vers la frontière Costaricienne, nous apercevons une file interminable de poids lourds, dont certain attendait déjà depuis plus de 5 jours pour passer le contrôle de fouille douanier anti-drogue. On décide de griller (à la française) les kilomètres de queue pour aller se faire tamponner. Pour les passeports, cela se fera sans encombre. Cependant, pour El Diablo, c’est une longue journée qui l’attend. Voici les quelques points principaux à la manière 24HEURES pour résumer les 7 heures d’attente à la frontière Costaricienne (oui j’ai bien dit 7) :
- Heure 1 : Nous arrivons à 10H30 à l’endroit de fouille des véhicules pour la délivrance d’un papier attestant que la voiture ne contient ni d’armes ni de stupéfiants. Nous apprenons qu’il y a au moins 4 heures d’attente. C’est toujours mieux que la semaine d’attente mais ca fait quand même chier ! On va voir directement le chef en lui demandant s’il n’y a pas moyen d’accélérer le processus. Il nous dit, très bien deux heures alors… garez vous là, entre ces deux camions. Et pourquoi deux heures ? Car dans une heure c’est l’heure du déjeuner !
- Heure 2 : Après une bonne petite heure, contre quelques dollars généreux, ils acceptent de bien vouloir la fouiller. Mais lorsque le tournevisMan arrive devant El Diablo, il commence à ressentir une flemme monstrueuse qui l’empêche de toucher un seul boulon de la voiture. Le charme d’El Diablo, c’est fou ! « C’est bon elle est clean » nous dit-il, voici le papier, vous pouvez partir du local. On n’aura pas exactement compris ce qu’il s’était passé mais tout ce qui importait est qu’on avait ce papier tamponné, signé et daté par le « Chef de La Fouille ».
- Heure 3 : Nous cherchons maintenant la baraque en bois qui délivre les autorisations automobiles pour le Costa Rica. 5, 6 allers-retours et nous la trouvons enfin ! Nous procédons à faire la queue de manière disciplinée (!)
- Heure 4 : Aucune discussion possible, après avoir essayé en vain d’embrouiller l’agent de police avec la tonne de papiers et factures à la con, le papier officiel d’attestation de la vente est obligatoire pour passer la frontière. Allez, on la connait déjà celle la, combien d’heures faut attendre, il faut des photocopies c’est ça ? Mais on en a déjà ! Allez, c’est combien ? Rien de toutes « nos avances » ne fonctionnera et nous nous demandons bien quoi faire ?! Aïe, aïe, aïe… Cette fois ci ça à l’air d’être sérieux. Retourner au Nicaragua et essayer de trouver un notaire publique pour nous faire cette fichue fausse attestation ? Attendre ? Payer ?
- Heure 5 : Nous attendons en espérant que la situation se décoince et que le policier qui délivre les autorisations veuille bien nous donner une solution plausible.
- Heure 6 : Manuel, qui commençait à désespérer d’avoir embarquer avec nous, alors qu’il voyait le temps passer et qu’on n’avait toujours pas bougé d’un centimètre. Après que Val se soit fait tout petit, la situation se décoince enfin ! « Alors petit, tu vas aller voir Alvaro, c’est un de mes potes qui justement est avocat publique. Il va te faire l’attestation dont tu as besoin. Reviens me voir après. » D’un pas décidé, Val se glisse dans le bureau d’Alvaro qui ressemblait plutôt à une église qu’un bureau d’avocat… mais bon passons. Ca y est, contre 30 USD, nous avons en notre possession un beau papier avec des timbres et des tampons de partout. Maintenant, faut se rendre dans une autre baraque en bois pour obtenir un papier blanc en plus de notre papier de confirmation rose du début, nous dit-il. Allez, cette fois c’est bon, on a tout ! On prend nos cliques et nos claques, et on roule jusqu’au guichet de contrôle. Niet !!! Il manque un papier jaune nous dit l’agent. Mais c’est pas possible, quel papier jaune ? Le papier bleu, la papier blanc et le rouge ça ne suffit pas ? «Pourtant on est français, ça le devrait ! *%ù$^$p ». C’est n’importe quoi cette frontière !! Pour un pays qui n’a pas d’armée, ils commencent vraiment à nous les briser !
- Heure 7 : Ca y est Monsieur l’agent, on a le papier jaune !! Alors c’est bon, on peut passer ? Non !! Quoi encore ?? La plaque d’immatriculation indiquée sur l’attestation n’est pas la même qu’El Diablo ? Mais c’est pas vrai !!!!! L’avocat s’est gouré d’une lettre !! On commence vraiment à perdre patience cette fois ci ! Val, énervé comme un pou, retourne voir Alvaro pour refaire l’attestation avec la bonne immatriculation. 17H30, on a enfin réussi à passer la frontière !!!! Youhou !!!!!! Champagne !!! (OK, OK, une bière fraiche fera l’affaire).
D’après la carte, il n’y a qu’une centaine de kilomètres pour atteindre « Monte Zuma », un petit village à la péninsule du Nicoya à ouest du Costa Rica sur la côte pacifique. Sauf que pour y arriver c’est pas de la tarte ! La nuit tombante, à 18 heures, nous coupe dans notre élan. Mais bien décidé à arriver, on continue coûte que coûte. A 19 heures, en demandant notre direction, le Costaricien nous dit qu’il y a au moins 3 heures de route ! C’est bizarre, ça à l’air proche sur la carte !! Est-ce qu’au Costa Rica 3 heures c’est 3 heures ou c’est plus du 5 heures ? On s’en fiche, on verra bien… 10 minutes après, la route se transforme en un véritable circuit de motocross… OK on comprend déjà mieux les 3 heures. Puis histoire de compliquer encore un peu plus la situation, les deux feux avant d’El Diablo (qui n’éclairaient déjà pas beaucoup) nous lâchent ! Génial. Alors résumons, il est 20 heures, il fait nuit, on vient d’entamer pendant 30 minutes un chemin de terre au milieu de la forêt Costaricienne et on a plus de phares ! Dans les deux sens la prochaine ville est à 1 heure de route (avec phares)… Manuel, qui commence à désespérer, nous dit qu’on peut brancher les fils des phares directement sur le + de la batterie. C’est parti pour jouer les mécanos apprentis. Couteau, frontale… y’a plus qu’à trouver le fil du phare. Val tire un peu sur tous les fils qui pendaient près des pédales conducteur et en conclu qu’il s’agit peut-être du fil bleu. On coupe alors une partie pour relier le phare à la batterie. Génial ça marche !!! Ahaha, on est trop fort !! Nous sommes repartis, cette fois avec un phare sur deux, mais c’est déjà mieux que rouler en essayant de voir avec les warning ! 3 minutes plus tard… « Eh les gars, vous ne trouvez pas que ça sent le cramé ? » Oups, l’aiguille de la température du moteur est dans le rouge !! « Val, tu crois qu’on a coupé le mauvais fil ? ». Un nouvel arrêt nous permet d’identifier que le problème est… qu’on a coupé le ventilateur sensé refroidir le moteur ! On est vraiment naze ! « Manuel, si on branche le fil du ventilateur sur le + de la batterie, ça devrait fonctionner, non ? ». Par chance, cela à l’air de fonctionner… Pendant le temps des réparations, je suis allé demander à un tracteur qui passait dans le coin, à combien de temps il estimait Monte Zuma. « 5 heures » me dit-il. « Non, mais Monsieur, pas en tracteur mais avec notre voiture. » « Ah… bon, 8 heures je dirai alors… », « Ahah très drôle !!! ». Les mecs, je crois qu’il faut se rendre à l’évidence, il est 21 heures et on n’atteindra pas Monte Zuma ce soir ! OK, on s’arrête à la prochaine, c’est plus raisonnable. Histoire de se souvenir un peu plus de cette journée mémorable, il se met à pleuvoir des cordes. Alors là PAUSE, faut s’imaginer… 4 touristes dans une voiture immatriculée MEXICO, à 21 heures au Costa Rica, avec un seul phare, pleuvant à l’intérieur de la bagnole et Val sortant la tête par la vitre pour conduire car le dernier essuie-glace qui fonctionnait s’est envolé… Même si de mon coté, je trouvais la situation plutôt comique, Manuel, lui, terré au fond de son siège priait pour arriver en vie. 21H30, on arrive à la prochaine ville Cobano, où les habitants n’en reviennent pas de nous voir ici ! Avant d’aller engloutir notre première bière Costaricienne, ne pas oublier de débrancher le phare et le ventilateur de la batterie sinon demain on risque de rester là ! « Sérieusement, va falloir les rebrancher et débrancher à chaque fois qu’on s’arrête ? ». Coooool !!
Monte Zuma, enfin… il y avait bien 5 heures de route non loin d’être reposantes. On voulait un coin pommé, on l’a eu ! Relativement à son nom transformé par les locaux Monte Zuma, alias « Monte Fuma »… les gens ne font pas grand-chose. Entre deux pétards, il y a les rivières, chutes d’eau, forêts et pêche au requin pour les plus aventureux. Une bonne semaine plus tard, Manuel décide de nous faire route à part. L’épisode frontière avait dû lui suffire… La journée démarre sur du Bob Marley. Le déluge repousse de quelques heures notre départ et nous profitons de ce contretemps pour aller faire regonfler les pneus d’El Diablo. Départ sur le coup de 10 heures, on préfèrera faire embarquer El Diablo sur le fairy pour Puerto Escondido plutôt que de se refaire les 6 heures de route retour. Thibaud n’ayant plus que quelques jours avant son avion, il prendra le fairy seul pour rejoindre Romain plus tôt, un de leur ami travaillant dans une Finca à Turrialba. De notre côté, Val et moi écumons la file d’attente qui nous prendra la journée. On passera la nuit à Puerto Escondido, pour repartir de plus belle demain matin.
Des nouveaux bruits étranges ont apparus depuis le passage de la frontière. Lors du trajet de nuit précédant la frontière, nous avons perdu la plaque d’immatriculation avant de la voiture en décollant sur un ralentisseur… On dirait également qu’un boulon se ballade dans la roue avant gauche. Nous sentons aussi qu’El Diablo a de moins en moins d’adhérence dans les virages. A chaque virage à l’approche de la capitale San José, El Diablo semble être entrain de perdre une pièce importante. La route pour arriver à Turrialba est laborieuse et montagneuse et nous oblige à nous arrêter dans un garage Volvo pour un rapide check-up. Comme ça, on est fixé… c’est carrément l’axe de direction qui est entrain de se déboiter. C’est 1200 USD pour changer l’axe où alors vous ne rouler à pas plus de 50 km/h si vous ne voulez pas pommer l’axe de direction et accessoirement sortir de la route. Ca commence à se corser sérieusement Val !!! Si on arrive à Turrialba, je jure que je remonte plus dans cette voiture. De toute façon, c’est la bas que tu voulais la vendre alors ça tombe bien. Finalement, on arrive à la tombé de la nuit sur Turrialba après une journée de route et s’être fait doubler à notre tour par quelques tracteurs ! Nous retrouvons Romain et son bus scolaire bleu aménagé pour 6 personnes avec lequel il a descendu depuis Canada avant qu’il rende l’âme au Costa Rica… Rien que ça ! Le climat est bien différent que celui de la côte. Que c’est dur de ressortir le pantalon ! Nous fêtons notre arrivée, le départ de Thibaud et la fin du roadtrip MEXICO / COSTA RICA avec une bonne bouteille de Rhum et des pizzas maisons au feu de bois!!!
Il ne fallait pas trop se faire d’illusions, personne ne veux d’El Diablo. Même pas les garagistes ! Après une semaine sans aucune proposition d’achat, même à 500 USD, on décide de lui faire faire un dernier petit bout de chemin jusqu’à la côte est, Puerto Viejo. Peut être aurons nous plus de chance là-bas. Moi qui m’étais juré de ne plus remonter dans cette voiture, je sens la galère arriver de très très loin !!!! Seulement 210 kilomètres nous séparent de Puerto Viejo… allez, un petit effort !!
Le Costa Rica est un pays bien plus touristique et bien plus cher que ses voisins le Nicaragua et le Panama. Même si les parcs nationaux renferment des espèces d’animaux que je n’avais jamais vu, Puerto Viejo sera mon dernier stop. A peine sorti de la ville, on se prend un énorme nid de poule qui fait exploser la route avant gauche d’El Diablo. Ca y est les galères commencent… va changer une roue en plein virage sur un sol boueux… 20 minutes plus tard malgré une roue de secours neuve… El Diablo continue à faire des siennes en s’arrêtant à plusieurs reprises dans les descentes de la vallée de Turrialba. Arrivé en bas, impossible de redémarrer… Les ivrognes et les clochards qui logeaient devant le supermarché commencent rapidement à nous tourner autour en essayant de nous expliquer en anglais que c’est la « gazoline qui passe pas dans le tuyau » !!! Merci du conseil Pedro mais on se débrouillera sans vous les gars. Pendant que Val cherche un mécano, je me coltine la dizaine d’ivrognes, tous intrigués, par El Diablo. Il était 14 heures et je me voyais déjà laisser la voiture ici et finir le trajet en bus. Mais, une bonne heure plus tard, le mécano arrive et en 3 minutes montre en main, encouragé par la dizaine de gus saoul comme des bottes, diagnostique le fusible de démarrage. Pff, je ne savais même pas qu’il fallait un fusible pour démarrer. Bref, on est content que cela ne soit que ça ! En passant, le mécano nous branche le deuxième phare sur la batterie… Oui en effet ça peut nous être utile pour cette fin de journée qui n’est pas encore terminée!! Alors, on est reparti ??? YEEEEAH !!! Une 15aine de kilomètres après, on manque de se faire dégommer par un bus qui entamait son virage précipitamment. Ce troisième frôlement de catastrophe ne me rassure vraiment pas pour la suite du trajet. Et effectivement, à la nuit tombée nous remarquons que l’on est suivi par une camionnette blanche depuis quelques minutes. Qu’est-ce que c’est que ce bordel encore ? Qui c’est qui nous avait conseillé de ne pas rouler de nuit en Amérique Centrale déjà ? Un bon kilomètre après, ca y est, on a le droit au gyrophare et la sirène ! Les flics ? Qu’est-ce qu’on a fait encore ? « Tu crois qu’ils ont vu qu’on avait un problème de phare ? ». On n’a même pas eu le temps de réfléchir qu’une deuxième camionnette vient nous encercler par devant en faisant ralentir notre allure… On se croirait dans un film, sauf que la ce sont nous les briguant on dirait !! On se range alors sur le bas coté de la route et avec surprise réalisons que 10 policiers descendent des camionnettes et encerclent la voiture ! « Val, ça sent le roussi ! ». Un agent du coté conducteur et un autre coté passager nous éclairent avec leur énorme torche le visage et nous demandent de bien vouloir couper le contact. « Oui, alors Monsieur l’agent, on est désolé mais … euh si on coupe le contact… faut aller débrancher les phares et le ventilo manuellement sous le capot sinon on risque d’avoir du mal à repartir… ». PAUSE : Imaginez-vous encore la situation… Deux pèlerins la tête dans le moteur encerclés par 10 mecs de la GAO armés jusqu’aux dents : « T’es sûr c’est ce fil qui faut débrancher ? Ouais, va y, va y, on s’en fou !! ». Au passage, la GAO (El Grupo de Apoyo Operacional de la Fuerza Publica) est la force armée du Costa Rica qui traque les voitures volées et véhicules transportant des armes à feu et/ou stupéfiants. C’est évident, en voyant El Diablo immatriculé MEXICO circulant dans les ténèbres de la nuit… c’était le Jackpot assuré ! Sauf que manque de bol, ce n’était pas pour aujourd’hui. Ils ont du tomber des nues quand, au lieu de trouver deux mexicains à moustache avec une tonne de cocaïne dans le coffre, ils ont vu deux pauvres touristes en chaussures de montagne, sacs à dos, guitare, vélo et bodyboard dans le coffre… Du coup, il se sont vu forcé de vérifier les papiers de la bagnole ainsi que nos passeports… Mais tout était en règle ! Dommage les gars, ce n’est pas ce soir que vous allez poster sur votre groupe Facebook l’arrestation héroïque du cartel de drogue le plus dangereux du Mexique passant par hasard par le Costa Rica!!
Terminus Puerto Viejo. Cette fois, on arrête là, Val. OK ? T’as eu ta dose là ? Bon on est d’accord, moi aussi ! La ville style caribéenne est « laid-back » où il y qu’un seul mot d’ordre : « Pura Vida ». Pas étonnant, 40% des locaux sont Africain Caribéen descendant de la Jamaïque. Nous restons au « Rocking J », une auberge de jeunesse gigantesque décorée d’une drôle de façon artistique avec une 50aine de hamacs, une 30aine de tentes, et quelques chambres à coucher. L’ambiance y est plutôt festive… ca tombe bien c’est exactement ce que l’on voulait pour se changer les idées. Romain nous rejoindra par la suite, après avoir réussi, lui, à vendre son bus ! Les plages sont encore sauvages… les bestioles aussi. Une belle destination avant de reprendre la route seul vers le Panama… Quant à Valerian, lui, ira faire un tour en Jamaïque avant de rentrer pour la France.
Aux dernières nouvelles, un mécanicien aurait racheté El Diablo, voulant lui donner une nouvelle allure sportive. Si vous voyez par hasard dans les rues de Puerto Viejo une Chevrolet Caballero coupé repeinte en rouge avec deux bandes blanches sur le capot… allez la saluer de notre part. Finalement elle n’est pas si mal dans ce petit bout de paradis…
PEACE.
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