Tour du monde en 365 galères

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" Don't dream your life, but live your dream " — Mark Twain

10 jours Che(z) Fidel à Cuba !

Du 7 Avril au 21 Avril 2011

cuba_map

 

Rassurez-vous ; cet article n’est pas, car Wikipédia vous le vulgarisera mieux que nous, le récit de l’histoire de la révolution Cubaine et de la montée au pouvoir de Fidel Castro et du Che. Mais, préférablement notre expérience à Cuba ainsi que de notre point de vue.

 

Difficile de résister à Cuba et son histoire révolutionnaire hors du commun en n’étant qu’à 500 kilomètres de La Havane. Deux mois auparavant, nous avions réservé notre aller-retour depuis Cancún pour 235€ avec « Cubana Airlines » pour 10 jours sur place. Longue de 1220 km, l’île de Cuba fait d'elle la plus grande île des Antilles. Mais pour l’atteindre, il faut s’en donner les moyens. Le vol d’un peu plus d’une heure est une épreuve en elle-même. A peine embarqué dans l’appareil, on s’aperçoit rapidement que l’avion n’est plus tout jeune et est carrément vétuste. D’ailleurs même si l’on s’est posé la question, on ne voulait vraiment pas savoir de quelle guerre il datait. Hormis les instructions encore écrites en Russe, un nuage de fumée au décollage dans le couloir de l’avion et un atterrissage un peu laborieux… on est arrivé indemne à La Havane, soulagé.

 

Nous retrouvons à l’aéroport le cocasse zigoto Tony, rencontré à Cholula au Mexique, qui a décidé de nous accompagner pendant notre trip à Cuba. Remarquez là, que pour la première fois après 7 mois nous voyageons à 3 et que cette tierce personne nous était inconnue avant de partir en vadrouille! Un comble lorsqu’une centaine d’amis envient notre voyage…

 

Cuba suscite l’attention et Cuba intrigue… Que serait Cuba sans ses cigares Monte Cristo et Cohiba, sans son Rhum Havana Club à 5 dollars la bouteille, sans ses vieilles autos Américaines, sans sa musique Cubaine (Buena Vista Social Club) et sans son révolutionnaire argentin Che Guevara ? 

 

C’est dans un monde bien différent des autres pays que dans lequel nous osons débarquer. Le système cubain à première vue peut paraître complexe et sa familiarisation pourra en étonner plus d’un. Notre premier objectif principal était d’apprivoiser les 3 monnaies du pays pour esquiver toutes combines douteuses ou plus directement de se faire entuber. Certes, on peut dire que cela fait partie de la découverte du pays et de son charme mais nous avons tout de même mi une bonne après midi pour se procurer la monnaie adéquate et comprendre (à peu près) son principe. Pour vous permettre d’y voir un peu plus clair, voici ce que nous en avons compris.

 

Sur le sol Cubain, vous aurez en poche 3 devises : le dollar Américain, le Pesos Convertible et le Pesos Cubanos (ou appelé aussi CUC). Le dollar ne vous sera jamais refusé. En revanche, si vous ne souhaitez pas vous ruiner, mieux vaut-il procéder ainsi. Retirez au guichet automatique, par exemple, l’équivalent de 400 dollars, qui vous sera remis en Pesos Convertibles (1CUC = 1USD, donc 400 CUC). Grâce à ces CUC, vous allez pouvoir vous procurer des Pesos Cubanos dans des maisons de change ou « Casa de cambio ». Le taux de change est 1CUC pour 25 Pesos Cubanos. Ne changez environ qu’un quart (donc 100CUC) de votre monnaie CUC en Pesos Cubanos car vous ne pourrez les utiliser que pour payer repas, produits locaux non exportés, taxis et parfois votre chambre chez l’habitant. Principalement, les CUC vous serviront pour payer tout le reste, c'est-à-dire  les trajets en bus, les produits en supermarchés et vos nuits d’hôtel. Pas besoin de vous faire un dessin, les CUC est effectivement bien la monnaie de touristes et au cours de votre séjour nombreux sont les cubains qui essayeront de vous faire payer 25 fois le prix normal. En profitant de votre confusion entre les monnaies, ils vous annonceront souvent le prix en CUC alors qu’il n’est en réalité affiché en Pesos Cubanos. Or, lorsqu’on fait un rapide calcul de tête on se rend vite compte qu’un pauvre sandwich à la mayonnaise pour 5 dollars, c’est juste de la foutaise ! Dernier point, ne faites pas l’erreur de vous procurer trop de Pesos Cubanos car le taux de conversion vers les CUC ne vaut absolument rien ! De même pour vos CUC, échangez-les en dollars avant de quitter le territoire cubain car il n’en sera plus possible une fois sorti du pays. Ce petit détail mis au point, il est temps de parler de Cuba, de ses habitants et de sa capitale qui regorge de somptueuses constructions.

 

pesos

 

Les vieilles Cadillac hantent les rues du vieux quartier de La Havane en ruine. Rares sont ceux qui auront su résister aux petits bars cabarets et son ambiance chaleureuse « mambotesque ». Quand ce n’est pas un slogan capitaliste qui recouvre les murs de la ville, c’est le célèbre - probablement le plus connu  au monde - portrait photographique du Che (par Alberto Korda) qui fait œuvre. Nous nous baladons pendant des heures durant dans la capitale qui nous a irrésistiblement été perçue comme un musée vivant, où le temps semble s’être arrêté il y a 50 ans…

 

Toutefois, la façade attirante d’une belle vitrine antique peut facilement cacher quelque chose de bien plus sombre dans son arrière boutique. L’envers du décor est à première impression celle de la situation précaire dans laquelle les Cubains essaient de survivre tant bien que mal de leur salaire moyen mensuel de 15 dollars. Ce n’est pas faute d’avoir discuté avec des Cubains qui nous ont ouvertement dit que le système politique en place est un enfer sans échappatoire. Eux-mêmes s’étonnent encore de s’en sortir financièrement. Un pays où les libertés fondamentales d’expression et de circulation sont réduites. La perpétuelle présence policière dans les rues en permet son maintien. Du point de vue touristique elle est perçue positivement pour notre sécurité. En revanche, pour les Cubains, elle est acceptée comme une forme d’oppression et un soir d’avril nous en avons eu un bel exemple. Alors qu’on s’était dégoté une chambre chez l’habitant à 15 CUC pour trois, nous faisons la rencontre de notre voisin Cubain, qui, fier de son pays, nous propose gentiment de nous montrer les bars et clubs de nuits environnants. Quelques tours de pâtés de maisons plus loin et nous nous faisons contrôler par un agent de police. Nous voyons notre amis Cubain stresser de minutes en minutes. Un temps plus tard, l’agent décide de lui garder sa carte de nationalité pour une « simple vérification » ainsi que de lui apposer une amende de 25 dollars (soit presque deux mois de salaire). Enfin, il lui demande de bien vouloir continuer son chemin sans nous. Ne comprenons pas la raison pour laquelle il lui causait autant de tords, nous engageons la discussion avec notre espagnol approximatif. L’homme en uniforme nous répond qu’il est interdit pour les Cubains de marcher en l’espace publique en compagnie d’étrangers. Exaspérés de cette aberration qui ne nous a pas laissé indifférents, nous avons été poussés à lui expliquer la situation de notre bouche. En somme, il nous aura fallu une bonne dizaine de minutes de négociation pour que l’agent de police veuille bien nous laisser repartir ensemble, lui rendre sa carte et déchirer l’amende qu’il avait soigneusement remplie pendant 5 minutes sans écouter un mot de ce que l’on pouvait lui raconter.

 

Le salaire miséreux des Cubains les poussent forcément à essayer de se débrouiller en dehors de leur premier travail, lorsqu’ils ont en un. Il n’y a pas besoin d’aller chercher bien loin pour savoir où se trouve l’argent…  un simple aller-retour dans une rue touristique peut faire l’affaire. L’exemple le plus flagrant est celui du marché noir de Cigares parallèle aux vrais Cigares d‘usines. Une véritable escroquerie, qui, après des années de mise au point arrive à quelque chose de bluffant. Si nos souvenirs sont exacts, il n’y a pas eu une seule demi-journée où l’on nous n’a pas proposé des beaux cigares tout frais sortis de l’usine à moitié prix. Ils vous racontent que leur frère ou un très bon amis à eux travaille à l’usine de cigares et qu’il fait sortir des boites de cigares en douce. Pour vous convaincre de sa supercherie, il vous fera sentir son paquet de cigares et voire même de vous en faire fumer un. Et comme vous n’y connaissez absolument rien vous allez affirmer sur un ton bien nigot « Mmm, ah ouais » !! Jusqu’alors, vous vous apercevrez que le prix est tellement négociable qu’il vous fera douter de la valeur du produit. Soyez réalistes, une boite de 25 cigares Cohiba n°4 à 25 dollars sont des faux assurés. Nous avons voulu nous en assurés, alors nous sommes allés faire un tour dans une boutique officielle. Celle-ci nous à révélé que le prix d’un seul cigare pouvait monter jusqu’à 14 dollars l’unité. Le calcul est vite fait, minimum 250 dollars la boite de cigares… comment est-il possible de l’avoir seulement à 25 dollars si c’était réellement des vrais !? Mais nous avons voulu se prêter au jeu jusqu’au bout. Savoir jusqu’où la négociation était possible et s’ils allaient un jour nous avouer qu’il s’agissait de faux ! Croyez nous sur parole, tous les cigares vendus à l’extérieur des boutiques officielles d’usines sont des faux ! De jours en jours, nous faisant assaillir de cigares à tous les 200 mètres, on s’est dit qu’il était temps d’en finir et d’être sûr à 100%. Nous avons alors acheté un vrai cigare Cohiba numéro 4 et l’avons fumé en même temps qu’un de leur supposé « vrai Cohiba ». Il n’y avait plus de doute. Le faux s’éteint rapidement, la fumée n’est pas aussi dense et le goût dans la bouche n’a rien à voir !! Puisque notre cher vendeur ne voulait toujours pas nous avouer son arnaque, nous lui avons fait goûter notre vrai cigare ! Finalement confronté à la preuve formelle, il a fini par nous l’avouer discrètement et a surenchéri en baissant encore les prix… Quand il s’agit de faire du business, les cubains sont infatigables. En conclusion, on apprendra plus tard que les faux cigares les mieux imités sont fait d’un tabac de qualité nettement inférieur que les vrais. Pour tous les autres, ce sont des feuilles de bananes que vous fumerez…

 

Après quelques jours à La Havane, nous avons pris la direction de Varadero, le St-Tropez Cubain. Un lieu de fête sur la côte où les prix des entrées en discothèque relèvent de l’absurdité quand on connait le salaire moyen cubain ! Sans trop trainer, nous sommes  vite arrivés à Santa Clara ville où le Che ainsi que d’autres de ses compagnons de guérilla ont été inhumés. Après avoir hésité à passer par la Playa Larga située dans la fameuse baie des cochons, nous avons préférés nous rendre à Trinidad. Une ville qui n’a pas perdu son charme colonial. Entourés de montagnes, les vieilles rues de pavés et les maisons aux couleurs pastel nous offre encore une fois ce sentiment de dépaysement retro. Nous terminons notre boucle par Cienfuegos, une petite ville portuaire portant le nom du révolutionnaire Camilo Cienfuegos. 

 

Dix jours sont finalement très courts pour visiter toute l’île. Notre seul regret restera de ne pas avoir visité Viñales et sa vallée environnante, située à l’ouest de l’île. Egalement le petit arrière goût que les Cubains nous ont laissé à cause de leur constant intérêt de notre argent. Sur le chemin du retour vers la capitale, nous apercevons pour la première fois la formation en directe d’une tornade. IMPRESSIONNANT (voire album photo)!!  Finalement, nous retrouvons notre bon vieux La Havane qui nous avait tant séduits les premiers jours où nous décollons avec en tête un séjour éphémère mais riche en découverte.

 

 

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